Dernière modif: 28 Mars 2020
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Titre de la chanson : Morpionibus


O! muse prête-moi ta lyre,
Afin qu'en vers je puisse dire
Un des combats les plus fameux,
Qui s'est déroulé sous les cieux.

Un jour de fêt' comm' saint' Thérèse,
A Saint' Gudul' chantait la messe
Elle sentit soudainement
Un énorme chatouillement.

Cent mille poux de forte taille
Sur la motte ont livré bataille
A nombre égal de morpi-ons
Portant écus et mori-ons.

Dans un bouzin de tous les diables,
Le choc fut si épouvantable
Qu' les femm's enceint's en accouchant
Chiaient d' la merde au lieu d'enfants.

La bataille fut gigantesque,
Tous les morpions moururent ou presque
A l'exception des plus trapus
Qui s'accrochèrent aux poils du cul.

Le général, nouvel Enée,
Sortant des rangs de son armée,
A son rival, beau chevalier,
Propose un combat singulier.

C'est un général plein d'audace
Descendant de l'antique race
Des morpi-ons que Mars donna
A Vénus quand il la baisa.

Un morpi-on motocycliste,
Prenant la raie du cul pour piste
Dans un virage dérapa
Et dans la merde s'enlisa.

Monté sur une pair' d'échasses
Un vieux morpion que l'on pourchasse,
Sur une motte trébucha
Les yeux au ciel il expira.

Puis au plus fort de la bataille,
Soudain frappé par la mitraille
Le maréchal des morpi-ons
Tomba mort à l'entrée du con.

Un morpion de noble origine,
Qui revenait du bout d' la pine !
Levant sa lance s'écria:
"Le morpion meurt, mais n' se rend pas!"
Et ils bouchent toute la fente,
Que les morpions morts ensanglantent
Et la vallée du cul au con
Etait jonchée de morpi-ons.

Et pour reprendre l'avantage,
Les morpions luttaient avec rage;
Mais leurs efforts fur'nt superflus,
Les poux gardèrent le dessus.

A cheval sur une roupette,
Tenant à la main sa lorgnette,
Le capitaine des morpions
Examinait les positions.

Soudain, voyant plier son aile,
Il dit à ses troupes fidèles:
"Ah! mes amis! Nous somm's foutus,
Piquons un' charge au fond du cul".

Transpercé malgré sa cuirasse
Faite d'une écaille de crasse,
Le Capitaine Morpi-on
Est tombé mort au bord du con.

En vain la foule désolée,
Pour lui dresser un mausolée
Pendant huit jours chercha son corps
L'abîme ne rend pas les morts !

Un soir, au bord de la ravine,
Ruisselant de foutre et d'urine,
On vit un fantôme tout nu
A cheval sur un poil de cul.

C'était l'ombre du Capitaine
Dont la carcasse de vers pleine
Par défaut d'inhumati-on
Sentait le marolle et l'arpion.

Devant cette ombre qui murmure,
Triste, faute de sépulture,
Tous les morpi-ons font serment
De lui él'ver un monument.

En vain l'on chercha sa dépouille
Sur la pine et sur les deux couilles :
On ne trouva qu'un bout de queue
Qu'un sabre avait coupé en deux.

On l'a recouvert d'une toile
Où de l'honneur brille l'étoile
Comme au convoi d'un général
Ou d'un garde nati-onal.
Son cheval à pied l'accompagne;
Quatre morpi-ons grands d'Espagne
La larme à l'oeil, l'écharpe au bras,
Tiennent les quatre coins du drap.

On lui bâtit un cénotaphe
Où l'on grava cette épitaphe;
"Ci-git un morpi-on de coeur,
Mort vaillamment au champ d'honneur".

Douze des plus jolies morpionnes
Portèr'nt en pleurant des couronnes
De fleurs blanch's et de poils du cul
Qu'avait tant aimé le vaincu.

Restés un peu plus en arrière,
Assis en rond sur leur derrière,
La crotte au cul, la larme à l'oeil,
Tous les morpions étaient en deuil.

Au bord du profond précipice,
On rangea les morpions novices
Ils défilèr'nt en escadrons
En faisant sonner leurs clairons.

Tandis que la foule en détresse,
Tout en pleurant disait la messe,
L'adversaire de l'onguent gris
Monta tout droit au paradis.

Sur une couill' grosse et velue,
On érigea une statue
Au capitaine des morpions,
Mort bravement au fond d'un con.

Et l'on en fit une relique
Que l'on mit dans un' basilique
Pour que les futurs bataillons
Sachent comment meurt un morpion.

Depuis ce jour, on voit dans l'ombre
A la porte d'un caveau sombre,
Quatre morpions de noir vêtus,
Montant la garde au trou du cul.

Depuis ce temps dans la vallée,
On entend des bruits de mêlée,
Les ombres des morpions vaincus
Hant'nt à jamais les poils du cul.

Et parfois par les soirs de brume,
Quand sur la terr' se lèv' la lune,
On voit les âmes des morpions
Voltiger sur les poils du con.


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